Miser sur les champignons filamenteux pour produire les biocarburants de demain
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L'éthanol biocarburant répond à une nécessité pour l'économie et pour l'environnement
Le bioéthanol permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2, de 60 à 80 % par rapport aux émissions à partir
d'essences. Les directives européennes souhaitent un ajout de biocarburant (éthanol ou éthanol transformé en ETBE) dans l'essence sans plomb de 5,75 en 2010. Or, les volumes à
produire pour remplir cet objectif imposent de diversifier les matières premières végétales utilisées. Les verrous scientifiques et technologiques d'une filière de production
La lignocellulose est la matière première végétale la plus abondante. D'un point de vue chimique, les celluloses sont des réseaux de chaînes (polymères)
formées de maillons élémentaires : des sucres. Elles sont associées aux lignines, hétéropolymères de composés phénoliques. Pour transformer la cellulose en éthanol, il faut donc d'abord
la séparer de la lignine. L'étape suivante consiste à la transformer en sucres par une hydrolyse qui coupe les chaînes en maillons élémentaires. Les sucres ainsi obtenus sont alors
transformés en alcool par fermentation.
Pour hydrolyser la cellulose, on utilise des enzymes de champignons : par exemple, la paille de blé est
pré-fractionnée à l'acide, puis les enzymes de champignon transforment la paille en sucre, le verrou de cette transformation réside dans l'utilisation d'enzymes performantes de
dégradation de la lignine. Cette voie biologique permet d'agir de manière hautement spécifique et n'engendre aucun sous-produit. Cependant la transformation de la lignocellulose pèse pour
moitié dans le coût du bioéthanol ainsi produit. Améliorer la transformation et réduire son coût est donc un enjeu de recherche important : la diversité biologique des champignons et de leurs enzymes fournit un atout essentiel pour y parvenir. Du modelage des génomes des champignons filamenteux aux essais moteurs : le programme intégré européen Nile
Le projet européen Nile (new improvements for lignicellulosic ethanol), coordonné par l'Institut français du pétrole, réunit 12 pays européens et associe 5
centres de recherche, 6 universités et 8 industriels à l'expertise et aux expériences complémentaires, couvrant toute la chaîne de production et d'utilisation du bioéthanol, jusqu'au
producteur automobile. Doté d'un budget global de 12,8 millions d'euros, il va permettre de développer, d'étudier et d'évaluer de nouvelles technologies en vue de la transformation
efficace de lignocellulose en bioéthanol par hydrolyse fongique et fermentation. Ces technologies seront validées dans une usine pilote unique et
entièrement intégrée afin d'obtenir des données fiables pour les évaluations socio-économiques et environnementales globales, et pour la conception d'une future unité de
démonstration. L’Inra pilote le sous-projet relatif à l’hydrolyse enzymatique avec pour principal objectif de diminuer les coûts de cette transformation. Dans ce cadre, l'unité mixte de recherche Inra-universités Aix-Marseille I et II "Biotechnologie des champignon filamenteux" de Marseille coordonne trois actions :
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Rédaction : Mission communication
Contact scientifique : Marcel Asther, marcel.asther@esil.univ-mrs.fr Unité : Unité Inra-universités Aix-Marseille I et II "Biotechnologie des champignon filamenteux", centre d'Avignon, http://compact.jouy.inra.fr/compact/CONSULTER/INTER/ externe/unites/ecrans/1163 Département : Caractérisation et élaboration des produits issus de l'agriculture - http://compact.jouy.inra.fr/compact/CONSULTER/INTER/ externe/departements/ecrans/52 Date de création : 23 Mars 2006 Date de dernière mise à jour : 12 Septembre 2007 Ave les Amycos !!! |