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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 14:47
Les champignons sauvent les plantes de la disparition

Zurich, 27.11.2008 - Un tiers de la flore suisse se trouve sur la liste rouge des espèces menacées. Un de ses plus grands problèmes est lié aux apports d'azote venant de l'atmosphère. Sans l'aide du sous-sol, la situation serait encore plus critique.

Les voitures et les usines d'incinération produisent des liaisons azotées qui retombent sur les prairies et les champs avec les pluies. Cette fertilisation gratuite venue de l'atmosphère est une des causes du recul de la diversité de nos prairies maigres riches en espèces végétales. Les plantes gourmandes d'engrais, notamment les herbacées très compétitives, évincent les espèces qui se satisfaisaient depuis des millions d'années de très peu d'éléments nutritifs. Dans le cadre d'une étude sur une sélection de graminées et de papilionacées, un chercheur d'Agroscope Reckenholz-Tänikon ART a découvert comment les plantes mises sous pression peuvent malgré tout s'imposer. Les champignons viennent au secours de l'achillée, du trèfle blanc et du thym en situation difficile.


Un programme de soutien pour les plantes


Les champignons appelés mycorhizes arbusculaires s'associent d'une part aux cellules racinaires grâce à leurs filaments et d'autre part, se développent dans le sol voisin. Ils y puisent le phosphore qu'ils transmettent ensuite aux racines des plantes. En contrepartie, les champignons se nourrissent du sucre que la plante produit lors de la photosynthèse. Il s'agit donc en quelque sorte d'un programme d'entraide «nourriture pour engrais».

Cette portion supplémentaire d'engrais provenant des champignons aide de nombreuses plantes à survivre dans les prairies maigres. C'est ce qu'ont montré Marcel van der Heijden d'ART et ses collègues de l'Université libre d'Amsterdam dans le cadre d'une expérience. Ils ont semé 18 types de prairies différentes dans des pots remplis de terre stérilisée. Ces prairies contenaient notamment de l'achillée commune, du gaillet, du trèfle blanc et cinq herbacées. Dans la moitié des pots, ils ont ajouté quatre espèces de Champignons mycorhizines.

Les herbacées foisonnantes ont notamment évincé les papilionacées comme le trèfle blanc ou la bugrane rampante. La biomasse totale de ces dernières était réduite à 3 % dans les pots sans champignon. ,Si l'expérience avait duré une année de plus, ces espèces auraient sans doute disparu", déclare M. van der Heijden. Cela veut dire que sans mycorhizes, la probabilité est plus élevée que certaines plantes disparaissent des prairies maigres soumises à un fort apport en azote.


L'infusion fortifie

La situation était nettement meilleure dans les pots avec champignons. La part des papilionacées y représentait près d'un cinquième de la biomasse. Ce résultat est dû au phosphore qui arrivait directement dans leurs racines par l'intermédiaire des filaments des champignons. Le phosphore donnait aux plantes la force de tenir en respect les herbacées envahissantes.

L'étude montre que les champignons mycorhiziens arbusculaires naturels jouent un rôle essentiel pour le maintien de la richesse des espèces végétales dans les prairies maigres. C'est pourquoi les mycorhizes sont d'une certaine manière tout aussi dignes d'être protégés que l'arnica ou l'orchis.


L'étude a été publiée en novembre 2008dans le magazine scientifique ,Global Change Biology". Elle est disponible en ligne sous: http://www3.interscience.wiley.com/cgi-bin/fulltext/121394451/PDFSTART


Ave les Amycos !!!

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commentaires

G
<br /> Voilà un aspect fort intéressant d'une approche agronomique de la mycologie.<br /> <br /> <br />
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N
<br />  Je trouve aussi cher Gabaye !<br />  A bientot sur champis.net !!!<br />  Cordialement<br /> <br /> <br />