LES CHAMPIGNONS TOXIQUES ….. ( partie 9 / 9)
(du genre Psylocybe, Ramaria, Ramicola, Russula, Sarcospharea, Scleroderma, Scutiger, Stropharia, Tricholoma et Ustilago)
La Société Mycologique de France a édité une liste à priori non exhaustive, comportant 256 espèces toxiques regroupées en 41 genres dont certains très connus et d’autres un peu moins.
Les genres concernés sont :
Agaricus, Agrocybe, Amanita, Boletus, Chlorophyllum, Clitocybe,
Collybia, Conocybe, Copelandia, Coprinus, Cortinarius, Cystolepiota, Entoloma, Galerina, Gyroporus, Hebeloma, Hygrocybe, Inocybe, Lactarius,
Lepiota, Lepista, Leucoagaricus, Lyophyllum, Macrolepiota, Mycena, Omphalotus, Paneolus, Paxillus, Pholiotina, Psylocybe, Ramaria, Ramicola, Russula, Sarcospharea,
Scleroderma, Scutiger, Stropharia, Tricholoma et Ustilago.
Les genres surbrillés en jaune ont été vus dans de précédents articles. Ce dernier article de la série, aborde les genres
Psylocybe, Ramaria, Ramicola, Russula, Sarcospharea, Scleroderma, Scutiger, Stropharia, Tricholoma et Ustilago.
Genre PSILOCYBE
Les psilocybes font partie de la famille des Strophariaceae ; ce sont des champignons à la silhouette mycenoïde à collybioïde généralement de petite taille, à lames ventrues ascendantes ou horizontales largement adnées avec un voile partiel souvent rudimentaire et une sporée brun violacé.
Parmi les 40 à 45 espèces regroupées dans le genre aucune n’est comestible et 5 sont toxiques.
* Psilocybe cyanescens (Psilocybe bleuissant):
Espèce grégaire qui croît dans les zones humides sur les débris ligneux, les feuilles mortes, les copeaux de bois de la fin de l’été jusqu’au milieu de l’hiver.
Ce champignon est toxique et hallucinogène.
* Psilocybe laetissima : Pas d’information ni de photo.
* Psilocybe semilanceata (Psilocybe lancéolé) :
Avec un chapeau d’environ 2cm en « bonnet de lutin », l'espèce qui croît dans les prairies et la lande sur terrains acides, est connue en Europe
pour ses effets hallucinogènes. Il est très toxique ; son ramassage, son transport et sa vente sont interdits par la loi en France.
* Psilocybe silvatica : Pas d’information ni de
photo.
* Psilocybe strictipes : Pas d’information ni de photo.
Genre RAMARIA
Le genre Ramaria fait partie de la famille des Ramariaceae, l’une des 7 familles rassemblées dans l’ordre des CLAVARIALES.
Ce sont des champignons dressés, sans chapeau, dont le port est très variable, filiforme ou en massue, ramifiés, plus ou moins charnus ou bien encore en « chou-fleur » ou en éponge !
3 espèces sont toxiques.
* Ramaria formosa (Ramaire jolie) :
Peut atteindre 10 cm de haut.
Croît sous feuillus de préférence sous les hêtres
Chair blanche virant au rose à rouge sombre à la coupe
* Ramaria ignicolor (Ramaire couleur de feu):
Cette espèce relativement rare et plutôt méridionale croit sous les conifères ; pouvant atteindre 6 cm de haut, ses rameaux rose saumon vif sont épais et courts, jaunâtres au sommet. Sa chair est blanche, et son odeur désagréable.
* Ramaria pallida (Ramaire pâle) :
En forme de chou
fleur ou ramifiée comme du corail (4 à 15 cm de diamètre et 6 à 12 cm de haut), cette espèce de Ramaire assez répandue, croît au sol dans forêts de feuillus et de conifères de
juillet à octobre.
Genre RAMICOLA
Petit genre regroupant 10 espèces dont une toxique.
* Ramicola centunculus (Simocybe olivâtre) :
Petit champignon dont le chapeau de 3 cm de diamètre environ est hygrophane ; il est assez commun et croît sur des bois pourris de feuillus !
Genre
RUSSULA
Les espèces du genre ont une chair grenue et cassante comme les lactaires dont elles sont voisines mais ne laissent pas exsuder de lait à la cassure ou au froissement des lames. Leur chapeau est typiquement convexe à déprimé, les lames sont rarement décurrentes et le pied presque toujours cylindrique.
Le genre est vaste et homogène mais l’identification des espèces est difficile ; elle passe souvent par l’identification des caractères microscopiques (structure du revêtement, nature des hyphes, cystides, etc), la couleur de la sporée (de blanc pur à jaune foncé !!!) et la saveur (amère, poivrée ou douce).
Les Russules ont des couleurs très variées et relativement changeantes ! De nombreuses espèces (une trentaine) sont rouges.
En terme de comestibilité, seules quelques espèces douces sont comestibles ! Les Russules à chair amère ou poivrée sont à rejeter.
Le genre Russula comporte environ 400 espèces dont 5 toxiques :
* Russula betularum (Russule des bouleaux) :
Caractérisée par un chapeau assez fragile rose rougeâtre se décolorant très rapidement pour devenir presque blanc avec un revêtement séparable découvrant une chair blanche ou à peine rosée en surface.
Comme son nom l’indique, elle est toujours associée aux bouleaux !
* Russula emetica (Russule émétique) :
Son chapeau rouge vif est convexe, ferme et charnu avec une marge un peu cannelée ; La chair superficielle sous le revêtement est rosâtre. Les lames assez serrées ont des reflets crème pâle ; le pied, cylindrique, est légèrement jaunissant avec l’âge. Cette espèce, peu commune, croît préférentiellement sous conifères (épiceas en particulier) en zone humide de montagne.
* Russula emetica forme longipes :
Elle se distingue de l’espèce initiale par un chapeau très sombre au disque et un pied clavé et généralement plus élancé. On la rencontre dans les zones tourbeuses de montagne sous épicéas et pins.
* Russula emetica var.gregaria : Pas de photo
Cette variété de R. emetica est plus petite avec un pied souvent trapu, rouge saturé, elle vient en pessières à myrtilles.
* Russula griseascens (Russule grisonnante) :
Cette espèce répandue mais peu fréquente vient en été et en automne sous épicéas et pins , sur sols acides humides. Son pied bientôt creux a une surface finement veinée blanche puis grisonnant sur l’arête des veinules au début puis entièrement avec l’âge.
Sa chair à une odeur de bonbon !
Genre SARCOSPHAERA
Dans la famille des Pezizaceae, sous ordre des Pezizineae, ordre des Pezizales, les espèces du genre Sarcospharea sont des champignons en forme de coupe.
Le genre comporte 2 espèces toxiques !
* Sarcosphaera crassa (Pézize couronnée) :
Ce champignon qui croît au printemps sur sols calcaire dans les parcs et au bord des chemins. On le rencontre en forêts de feuillus et de conifères, sur terre nue, sur talus, sur aiguilles en décomposition.
C’est d’abord une boule fermée enfouie dans le sol qui va grossir (diamètre de 30 à 100 mm), se déchirer et s’ouvrir en étoile .Sa chair est blanche et cassante.
Isolé ou en groupe, localement abondant, il revient chaque année aux mêmes places.
* Sarcosphaera crassa var. nivéa : Pas de photo ni d’info.
Genre SCLERODERMA
De forme globuleuse ou subglobuleuse, ce petit genre de Gastéromycètes comporte une dizaine (?) d’espèces dont 3 sont toxiques :
* Scleroderma areolatum (Scléroderme aréolé) :
Espèce assez courante en été et en automne rencontrée en lisières de forêts, sur terrains en friche ou en forêts de feuillus. (thermophile)
Les fines écaille qui ornent sa surface se contractent pour former des aréoles ; son pied est très court (1,5 cm) ou nul et totalement enfoui.
* Scleroderma verrucosum (Scléroderme verruqueux) :
Presque globuleux comme Scleroderma areolatum, a un pseudopied très épais muni de rhizoïdes (gros poils plus ou moins charnus qui ressemblent à des racines). L’enveloppe fine jaune ochracé qui entoure la gleba (Hyménium interne) est couverte d’écailles brunes non aréolées. A la coupe, odeur forte et désagréable !
L’espèce est commune dans les parcs, au bord des chemins et des routes.
* Scleroderma citrinum (Scléroderme citrin – Scléroderme commun) :
Espèce commune et très répandue qui croît dans les forêts et les prés sur sols acides.
L’enveloppe jaune ochracé est couverte de verrues concolores brunissant avec l’âge ; elle est nettement coriace et plus épaisse (4 à 5mm) que pour les 2 espèces qui précèdent (1 à 1,5mm).
A la coupe, odeur caractéristique de caoutchouc !
Genre SCUTIGER
Je n’ai que peu d’information sur ce genre !!!
Selon certains auteurs et diverses sources peu nombreuses d’ailleurs, le genre Albatrellus serait la nouvelle désignation et donc le synonyme du genre Scutiger ! à vérifier tout de même !!!
Si tel est le cas, Scutiger ferait partie des Polyporaceae, une des 9 familles de l’ordre des Polyporales dans la sous-classe des Aphyllophoromycetideae.
Le genre regrouperait une douzaine d’espèces dont une toxique.
* Scutiger subrubescens (alias Albatrellus subrubescens ? photo ci dessous) :
Réunis en bouquets, ils sont rarement isolés.Albatrellus subrubescens est très répandu et croît de l’été à l’automne dans les forêts de conifères et les forêts mixtes La surface de son chapeau (épaisseur 10 mm) est finement feutrée, fendillée aréolée à l’état sec ; blanchâtre au début, puis jaune soufre à jaune vert et ocre brunâtre dans la vieillesse. La face inférieure est tapissée de pores, longs de 1 à 5 mm, blanchâtres, jaunissant au toucher, peu décurrents. Les pores de 2 à 4 mm sont arrondis-anguleux . Le pieds souvent excentrique est plein et finement feutré, aminci vers la base, cylindrique ou aplati. La chair est cassante, blanche avec odeur agréable et saveur de noix !
(extrait du Tome 2 des Champignons de Suisse par J BREITENBACH & F KRÄNZLIN)
Genre STROPHARIA
Les espèces du genre ont des silhouettes tricholomoïdes ou collybioïdes à voile partiel bien développé donnant un anneau plus ou moins persistant généralement membraneux. Leur sporée est brun violacé. Ils poussent sur humus ou sur fumier !
Parmi les 15 espèces que comporte le genre, aucune n’est comestible, 4 sont toxiques.
* Stropharia aeruginosa (Strophaire vert de gris) :
Assez facilement reconnaissable à son chapeau bleu-vert visqueux, couvert de flocons blancs plus dense à la marge et à son pied gainé de méchules blanches, on le rencontre fréquemment en automne dans l’humus des forêts, en lisière, sous feuillus et conifères.
* Stropharia caerulea (Strophaire bleue) :
On le rencontre fréquemment en été et en automne, au bord des chemins et en lisières de bois, dans les zones nitrophiles.
Bien que ressemblant à S. aeruginescens, il s’en distingue en particulier par l’ornementation du pied qui est revêtu de flocons fibrilleux blancs jusqu’à une zone annulaire fugace et dont la base est ornée de cordonnets mycéliens blancs.
* Stropharia coronilla (Strophaire à petite couronne) :
Espèce assez commune qui croît isolément ou en petits groupes à la fin du printemps et en automne dans les champs, au bord des routes et dans les clairières . Souvent reconnaissable à son chapeau légèrement visqueux et à son anneau blanc strié qui avec l’âge, se colore de noirâtre par les spores.
* Stropharia semiglobata (Strophaire demi-globuleuse) :
Assez courant au printemps et en automne dans les prairies sur bouses et crottins, il a comme son nom l’indique un chapeau hémisphérique, légèrement visqueux. Son pied grêle est visqueux sous l’anneau !
Genre TRICHOLOMA
Le genre regroupe une centaine d’espèces dont 2 mortelles (Tricholoma pardinium et sa variéré filamentosum et Tricholoma auratum) et 8 espèces toxiques à très toxiques.
* Tricholoma pardinium var.filamentoseum
Tricholoma pardinium (Tricholome tigré) à gauche et sa variété filamentosum à droite .Tous les 2 mortels .
* Tricholoma auratum (tricholome doré, équestre, canari, bidaou)
(voir sur ce blog l’article du 3 août 2007
intitulé « champignons mortels : les premiers à connaître »)
Les espèces du genre sont mycorhiziques (terricoles), assez robustes et ont des lames échancrées. Ce
sont généralement des champignons tardifs.
Le genre comporte quelques très bons comestibles comme Tricholoma terreum (Tricholome terreux) très commun sous les pins en automne, Tricholoma squarrulosum (Tricholome squarruleux) sous chênes en automne, Tricholoma scalpturatum (Tricholome gravé) très commun sous feuillus, etc.
* Tricholoma fulvum (Tricholome fauve ou Tricholome à lames jaunes) :
Espèce assez commune qui croît sous feuillus et particulièrement sous les bouleaux.
La marge de son chapeau est très nettement cannelée ! Il a une odeur de farine et sa chair est amarescente .
* Tricholoma josserandii (Tricholome de
Josserand) :
Il croît en régions submontagneuses à méridionales sous feuillus aimant les sols acides. On le rencontre parfois sous les cèdres. Il a une chair blanche a odeur rance écoeurante.
* Tricholoma pardinium (Tricholome tigré) :
De même que sa variété filamentosum, il est extrêmement toxique et est donné comme mortel par certains auteurs.
Heureusement peu commun, il croît surtout en montagne sur terrains calcaires sous sapins et hêtres en automne.
(voir sur ce blog l’article du 3 août 2007 intitulé « champignons mortels : les premiers à connaître »)
* Tricholoma pardinium forme albellum : Pas de photo ni d’info.
* Tricholoma pessundatum :
Espèce relativement peu commune que l’on rencontre surtout sous les pins en forêts atlantiques. Sa chair pale a une odeur et une saveur très farineuse ou de concombre !
* Tricholoma sudum : Pas de photo ni d’info.
* Tricholoma virgatum (Tricholome vergeté) :
Reconnaissable à son chapeau conique puis mamelonné, fibrilleux soyeux gris argenté, ce champignon rare en plaine, croît cependant en nombre en montagne sous feuillus et conifères.
* Tricholoma virgatum f. roseipes
:
Quasiment identique à Tricholoma virgatum, la forme roseipes s’en distingue par son pied orné de fibrilles ocre rosé.
Je n’ai pas trouvé, ni dans ma littérature ni sur le net de photographies de cette forme "roseipes" ; je vous propose cependant cette
magnifique aquarelle de Christian FRUND.
Pour découvrir qui est Christian FRUND et ce qu’il fait, n’hésitez pas à aller
sur : http://www.champis.net/wiki/index.php/Christian_Frund
Genre USTILAGO
Division des Basidiomycota – Sous division des Ustilaginomycotina – Classe des Ustilaginomycètes – Ordre des Ustilaginales - Famille des Ustilaginaceae, le genre Ustilago regroupe environ une soixantaine d’espèces.
Ce sont des champignons microscopiques parasites qui provoquent des maladies telles que le charbon ou la rouille.
* Ustilago maydis :
L’espèce est un champignon pathogène provoquant une maladie du maïs appelée « charbon du maïs »
L’espèce est donnée comme toxique par la Société Mycologique de France mais au Mexique, les grains infectés (déformés) sont appelés « huitlacoche » et considérés comme un met recherché !!! Alors !!!! ...
Au travers de 9 articles , je vous ai présenté très très sommairement 260 champignons toxiques !
Pour faire plus ample connaissance avec eux, je vous invite vivement à aller voir les descriptions détaillées qui en sont faites dans vos ouvrages de
référence !!!
Bon courage
Ave les Amycos !!!
N'ayant pu pour des raisons techniques, contacter et demander préalablement aux auteurs l'autorisation de publication
des photos parues dans cet article, je les remercie néanmoins chaleureusement car je suis certain qu'ils me pardonneront ce manquement élémentaire aux bonnes manières.